Mélodie sur la plage [Libre]

J'étais debout, face à la mer. J'avais retiré mes chaussures quelques minutes plus tôt. L'eau d'un bleu azuré me caressait doucement les pieds. C'était la mi-marée. La mer montait. Je m'étirais, puis me reculait et m'assis sur le sable. Un étui était posé juste à côté de moi. Le sable était chaud, et je ne voyais personne. Je regardais le ciel, d'un bleu plus clair que la mer, et sans nuage. Un ciel sans nuage. Cela me rappela le jour où j'avais commencé à apprendre la clarinette. Mon visage s'assombrit, et je repliais mes genoux vers ma tête, pour finalement la poser sur ces derniers. Je me relevais, et sortait du précieux étui ce qui me tenait tant à cœur. Ki-chan n'était pas avec moi. Il préférait me laisser seule, ici. J'en tirais ma clarinette, noire. Simple, mais d'une grande valeur sentimentale pour moi. De nouveau face à la mer, je me redressais et commençais à jouer la toute première mélodie que j'avais appris. Une mélodie triste, presque religieuse, puisqu'elle était presque aussi vieille que le début de la musique religieuse. Cette mélodie, aux notes si différentes, mais exprimant de la même manière que les orgues, ce que l'on ressentait. L'orgue. L'instrument favori de mon frère. C'était ma mère qui avait insisté pour qu'il apprenne la musique, et il avait donc fait du solfège. Mon père n'approuvait pas, mais il avait finit par s'y faire. Mais désormais, ils étaient morts. Et je ne les reverrait plus. C'est bête, ils sont morts dans un simple accident. Et dire que moi et mon frère y avons échappés. Mon frère, c'est normal, il était resté à la maison. Mais moi... Moi, j'aurais dû mourir avec eux, puisque la seule chose qui s'est produite, c'est qu'ils ont traversés la rue, et que j'avais perdu ma peluche. La peluche que maman m'avait offerte. Je m'étais penché pour la ramasser, tout en leur demandant de m'attendre. Et quand je me suis relevé, je n'ai vu que du sang qui tâchait le sol. Leur sang. La mélodie prenait fin, et je retirais la clarinette de mes lèvres. Je la baissais doucement, me rendant compte des larmes qui coulaient sur mes joues en cette instant.

"Je suis désolée... J'aurais dû... mourir à votre place..."

Mes mains se mirent automatiquement sur mon visage, pour cacher mes yeux, pour cacher ma détresse.

Je me retournais. Quelle idiote! J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne l'avais pas. D'un revers de la main, j'essuyais mes larmes. Je fis un grand sourire, et je lui répondis :

"Si, si, ça va. J'ai juste joué une mélodie un peu trop triste. Et je suis un peu trop sensible..."

Maintenant, je prêtais un peu plus attention à l'Aura magique de cette fille. Bon, au moins, Ki-chan n'était pas là, et ça ne risquais pas de dégénérer comme avec Sakura. C'était le point positif. Je regardais sa cheville. Un bandage? J'ignorais comment elle s'était faite cela, mais il lui valait mieux éviter le sport. S'ennuyait-elle? Après tout, l'eau de mer n'était pas idéale pour les blessures.

"Je m'appelle Ikaro Kitsu. Et toi?"

Je la regardais avec plus d'intérêt.

"Moi c'est Kozu Kikyo. Enchanté de te connaître Kitsu!"

La jeune fille n'avait pas l'air dans son assiette. J'en oubliais même son aura magique... Je n'aimais pas voir les gens triste même si je ne connais pas vraiment la personne. Je regardais les horizons puis je distingua un marchand d glace.

"Est-ce que une glace peut te remonter le morale?"

Je lui souria gentiment.

"C'est moi qui paye!"
Dis-je en commençant à me lever.

Mais, à peine tenue debout je tomba. Encore ma douleur à la cheville...

"Aieeee!!! Je peux pas patiner et maintenant tu veux m'interdire de marcher! Tu veux ma mort c'est ça?!"

Je me calma en voyant le regard de Kitsu poser sur moi. La honte!

"Hum... Désoler. Je suis un peu... Heu... Folle..."

Je ris doucement.

"Alors comme ça, tu patines. C'est un sport intéressant. Je veux bien une glace. Aller."

Je rangeais ma clarinette dans son étui, et prenais l'étui d'une main. Je me mis ensuite face à Kikyo. Je lui tendis ma main.

"On y va?"

Je fis un sourire chaleureux. Elle avait suffisamment de problèmes. Le fait qu'elle était privé de son sport préféré, entre autre, devait la gêner particulièrement. Après tout, elle devait s'ennuyer. Mon regard s'adoucit, bien qu'encore coupable.

"Ok! Allons-y!"

J'étais vraiment contente de la voir sourire. Au moins je la fait rire! Ca fait plaisir à voir. Nous allâmes au marchand de glace. Il y avait plusieurs parfum. Je regardais Kitsu du coin de l'oeil. Elle semblait hésité. Je me tourna vers le marchand de glace toute souriante.

"Bonjour, je voudrais 2 boules pistache et fraise s'il vous plaît!"

Je me tourna vers Kitsu.

"Tu as choisis?"

"Hum... Oui! Deux boules menthe-chocolat s'il vous plaît!"

J'attrapais ma glace et tendis l'autre à Kikyo. Je prie ensuite l'argent que j'avais et je payais. Je regardais à droite et à gauche, et je finis par m'asseoir, l'étui posé à côté de moi.

"Dis-moi, tu aimes la musique?"

Je la regardais avec un sourire, attendant sa réponse. Après tout, si beaucoup de monde aimait la musique, certaines personnes n'aimaient pas. Alors il valait mieux demander, avant d'avoir des surprises.

Je lui souris encore plus qu'avant.

"Je fais de la clarinette. C'est... mon frère qui m'a tout appris. Lui, il préfère jouer de l'orgue. Il s'est presque toujours occupé de moi, alors qu'il était libre de faire ce qui lui plaisait."

Je la regardais.

"Tu fais des compétitions, en patin?"

Après tout, j'étais quasiment certaine qu'elle avait un certain niveau, pour patiner en solo. Elle avait dû passer toutes sortes de test, et autre.

"Et... C'est dur?"

"Pas vraiment. C'est bien d'avoir une passion. Mais, par rapport à ce que tu as dit tout à l'heure, même si tu es fille unique, tu as de la chance. Tu as tes parents."

Je regardais le sol. Après tout, le mot "chance" n'était pas vraiment approprié. J'aurais tant aimé rester avec mes parents. Mais désormais, c'était trop tard.

"Il est déjà tard... Bon. J'ai été ravi de te rencontrer. Mais je pense que je vais y aller. On se reverra sûrement."

Je lui souris, et je me levais. Je commençais à partir, à m'éloigner d'elle, pour finalement disparaître. Ça avait été une belle journée, vraiment. Je venais de finir ma glace. En fait, je l'avais quasiment dévoré.